VENTES AUX ENCHÈRES
- Anne BORREL
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 9
il y a 5 ans 11 mois #1
par Anne BORREL
VENTES AUX ENCHÈRES a été créé par Anne BORREL
COLLECTIONS ARISTOPHIL / 11 / JEUDI 15 NOVEMBRE 2018
CATALOGUE ET RÉSULTATS VISIBLES SUR WWW.COLLECTIONS-ARISTOPHIL.COM
Six L.A.S. de Proust : lots 510, 511, 512, 513, 514, 515, 516.
Seul le lot 511 pourrait être un inédit :
PROUST MARCEL (1871-1922)
L.A.S. "Marcel", "10 1/4" [1895 ?], [à Reynaldo HAHN] ; 3 pages in-8 (fentes aux plis, réparations).
2 000 / 3 000 €
Lettre tendre à son ami , qui semble inédite.
[Proust a rencontré Reynaldo Hahn au début de l'été 1894 chez Madeleine Lemaire, au château de Réveillon. Commence alors leur liaison, et leur correspondance tendre et pleine de fantaisie.]
"Mon cher petit Maître. Je t'écris de mon lit où je d ? i]sic[/i encore. Tu es bien gentil et je t'aime infiniment. A ce soir et peut être avant. Travaille bien. Je suis ton enfant fatigué. Marcel".
Puis il critique le chanteur Maurice BAGES qui "venait de chanter pour moi Chant d'automne mais comme Bagès que tout le monde m'avait dit si en progrès a chanté lourdement "traîner sa noo-ote" et avec déclamation désagréable. Mais aujourd'hui tout m'est amer. Qqn qui a fait des progrès étonnants dans autre chose c'est mon maître. Son petit Sévigné de ce matin vaut un million de fois les lettres qu'il écrivait au mois de Juillet dernier. Ton Marcel".
CATALOGUE ET RÉSULTATS VISIBLES SUR WWW.COLLECTIONS-ARISTOPHIL.COM
Six L.A.S. de Proust : lots 510, 511, 512, 513, 514, 515, 516.
Seul le lot 511 pourrait être un inédit :
PROUST MARCEL (1871-1922)
L.A.S. "Marcel", "10 1/4" [1895 ?], [à Reynaldo HAHN] ; 3 pages in-8 (fentes aux plis, réparations).
2 000 / 3 000 €
Lettre tendre à son ami , qui semble inédite.
[Proust a rencontré Reynaldo Hahn au début de l'été 1894 chez Madeleine Lemaire, au château de Réveillon. Commence alors leur liaison, et leur correspondance tendre et pleine de fantaisie.]
"Mon cher petit Maître. Je t'écris de mon lit où je d ? i]sic[/i encore. Tu es bien gentil et je t'aime infiniment. A ce soir et peut être avant. Travaille bien. Je suis ton enfant fatigué. Marcel".
Puis il critique le chanteur Maurice BAGES qui "venait de chanter pour moi Chant d'automne mais comme Bagès que tout le monde m'avait dit si en progrès a chanté lourdement "traîner sa noo-ote" et avec déclamation désagréable. Mais aujourd'hui tout m'est amer. Qqn qui a fait des progrès étonnants dans autre chose c'est mon maître. Son petit Sévigné de ce matin vaut un million de fois les lettres qu'il écrivait au mois de Juillet dernier. Ton Marcel".
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jérôme Bastianelli, Marcelita SWANN
- Anne BORREL
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 9
il y a 5 ans 10 mois #2
par Anne BORREL
Réponse de Anne BORREL sur le sujet VENTES AUX ENCHÈRES
ADER Nordman / Lettres & Manuscrits autographes
Lundi 10 décembre 2018 à 14 heures nos 1 à 404 / Mardi 11 décembre 2018 à 14 heures nos 405 à 716
Vente aux enchères publiques / Salle des Ventes Favart / 3, rue Favart 75002 Paris
EXPERT Thierry BODIN, Les Autographes Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art
45, rue de l’Abbé Grégoire - 75006 Paris Tél. : + 33 (0)1 45 48 25 31 - Fax : + 33 (0)1 45 48 92 67
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
266. Marcel PROUST (1871-1922). L.A.S., Évian [septembre 1903], à une dame [la baronne James de Rothschild] ; 4 pages petit in-8 à en-tête Casino-Théâtre. Établissement Thermal d’Évian-les-Bains. 2 000/2 500
Lettre inédite à la baronne Rothschild, lors d’un séjour à Évian.
« Hélas Madame, j’ai quitté Paris le jour où vous vous installiez à Chantilly – pour Avallon, Vézelay, Dijon puis Évian où je vais passer
vraisemblablement le mois de Septembre. Votre jolie carte postale me donnent [sic] des regrets de ne pouvoir causer avec vous près de
ces belles eaux immobiles. J’espère que Chantilly vous reposera de Châtel-Guyon dont l’effet se manifestera peut’être au milieu de
votre vie tranquille. J’espère aussi que je ne serai pas trop longtemps sans la voir »... Il indique son adresse au Splendide Hôtel d’Évian…
[Proust avait déjà séjourné chez la baronne, au château des Fontaines à Gouvieux, près de Chantilly.]
Lundi 10 décembre 2018 à 14 heures nos 1 à 404 / Mardi 11 décembre 2018 à 14 heures nos 405 à 716
Vente aux enchères publiques / Salle des Ventes Favart / 3, rue Favart 75002 Paris
EXPERT Thierry BODIN, Les Autographes Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art
45, rue de l’Abbé Grégoire - 75006 Paris Tél. : + 33 (0)1 45 48 25 31 - Fax : + 33 (0)1 45 48 92 67
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
266. Marcel PROUST (1871-1922). L.A.S., Évian [septembre 1903], à une dame [la baronne James de Rothschild] ; 4 pages petit in-8 à en-tête Casino-Théâtre. Établissement Thermal d’Évian-les-Bains. 2 000/2 500
Lettre inédite à la baronne Rothschild, lors d’un séjour à Évian.
« Hélas Madame, j’ai quitté Paris le jour où vous vous installiez à Chantilly – pour Avallon, Vézelay, Dijon puis Évian où je vais passer
vraisemblablement le mois de Septembre. Votre jolie carte postale me donnent [sic] des regrets de ne pouvoir causer avec vous près de
ces belles eaux immobiles. J’espère que Chantilly vous reposera de Châtel-Guyon dont l’effet se manifestera peut’être au milieu de
votre vie tranquille. J’espère aussi que je ne serai pas trop longtemps sans la voir »... Il indique son adresse au Splendide Hôtel d’Évian…
[Proust avait déjà séjourné chez la baronne, au château des Fontaines à Gouvieux, près de Chantilly.]
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jérôme Bastianelli
- Anne BORREL
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 9
il y a 5 ans 10 mois - il y a 5 ans 10 mois #3
par Anne BORREL
Réponse de Anne BORREL sur le sujet VENTES AUX ENCHÈRES
livres anciens et modernes, illustrés vendredi 14 décembre à 15h00
Salle 9 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
livres anciens et modernes, illustrés
Pierre Bergé & Associés
EMail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél. : +33 (0)1 49 49 90 00
Sotheby's
EMail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél. : + 33 (0)1 53 05 23 11
]VENDREDI 14 DÉCEMBRE 2018 15:00[/td][/tr][/table]
[/td][/tr][/table]
MYTHIQUE EXEMPLAIRE DE A L'OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS
LOT n°933
PROUST, Marcel.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1920.
Grand in-4 [326 x 220 mm] de 1 frontispice, 250 pp., (1) f. blanc; 228 pp., (4) ff. de table et de catalogue, 2 grands placards d'imprimerie (477 x 645 mm; 497 x 645 mm), en feuilles, sous chemise cartonnée noire à rabats, entièrement recouverte d'un décor de fleurs et feuilles stylisées peintes au pochoir en bleu, parme, violet et blanc, étui en chagrin bordeaux, plats en plexiglas de Boichot.
Édition tirée à 50 exemplaires sur papier Bible, au format in-4 (n° I).
Publiée par souscription, elle est illustrée en frontispice d'un portrait de Proust par Jacques-Émile Blanche, héliogravé et tiré sur papier vélin fort.
Publiée deux ans après l'édition originale, elle intègre d'importantes variantes. La plupart des fautes y ont été corrigées et des modifications introduites. C'est la seule édition contemporaine d'ordre véritablement bibliophilique: elle a paru en feuilles, sans couverture imprimée.
L'énigme d'une luxueuse édition hors commerce.
Voulue et conçue jusque dans le moindre détail par Proust lui-même pour être publiée dans un format et sur un papier inusités, sous chemise illustrée au pochoir et enrichie de deux placards d'épreuves, elle présente pour la première fois au lecteur, avec le portrait par Jacques-Émile Blanche, l'effigie de l'écrivain. L'édition "truffée" contraste avec l'indifférence de Proust pour la bibliophilie autant qu'avec sa réticence à dévoiler ses manuscrits au public, craignant "l'indiscrétion posthume".
De fait, l'édition de luxe coûtait fort cher. Elle fut une opération commerciale lancée par l'auteur lui-même avec Gaston Gallimard. Jean-Yves Tadié en a livré les ressorts: "Aux trois quarts ruiné par ses cadeaux inconsidérés, des spéculations hasardeuses et la guerre, Proust a en effet toujours besoin d'argent. Un tirage de cinquante exemplaires d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs, sur grand papier, avec des placards d'épreuves corrigées par l'auteur y pourvoira" (Lettres au duc de Valentinois, 2016, préface p. 10). À sa grande déconvenue, l'auteur eut du mal à écouler la totalité du tirage, certains de ses amis fortunés n'ayant pas répondu à son attente.
L'exemplaire est complet des deux placards: le second est entièrement autographe.
Le premier, portant l'inscription du typographe "N° 21", est constitué de 17 papillons; il appartient au type des placards mixtes, mélangeant des fragments imprimés et manuscrits: 8 papillons autographes, 8 imprimés et un imprimé avec une correction autographe.
Il correspond à 9 pages de l'édition originale d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs (pp. 163-167; 176-179 haut; 184) à la fin de la première partie et au début de la seconde partie, Nom de pays: le pays.
Le placard offre un passage clé de la Recherche du temps perdu: la fin de l'amour douloureux du narrateur pour Gilberte et la séduction qu'exerce sur lui la mère de Gilberte, Odette.
Le second placard, titré par le typographe "Cahier violet N° 26", est composé de 18 fragments autographes. Il correspond à 4 pages de l'édition originale (pp. 412-415).
Il relate la partie de furet sur les falaises de Balbec. De beaux passages y sont consacrés aux mains d'Albertine que le narrateur réussit à toucher furtivement lors de la partie de jeu.
Tirés d'un des cahiers manuscrits de Proust, la composition de ces fragments permet de "linéariser" le texte des cahiers: "les fragments découpés des lignes principales sont suivis de ceux qui ont été découpés des marges, la planche présentant ainsi une alternance de formats larges et étroits" (Wise).
Les deux placards présentent d'importantes variantes par rapport au texte publié ainsi que des passages inédits.
Ces planches de grand format, ressemblant à une "une extraordinaire marqueterie" (P. Clarac), sont l'oeuvre de la dactylographe chargée de la mise au propre, Mlle Rallet. Elle prit l'initiative, lors de la mise au net, de monter les fragments de papiers autographes et imprimés sur de grandes feuilles afin de faciliter son travail. La métamorphose de ses manuscrits devait enthousiasmer l'écrivain et lui inspirer cette édition bibliophilique: "le manuscrit [...] malgré mon affreuse écriture [...] est ravissant et a l'air d'un palimpseste à cause de la personne qui le collait avec un goût infini" (lettre à Mme Schiff).
Les fragments montés par la dactylographe proviennent de trois sources distinctes: le manuscrit, les épreuves de l'édition non parue de Grasset de 1914 et les épreuves de Gallimard pour l'édition de 1919. Les planches, chacune unique, forment ainsi un "matériau très hétérogène et difficile à classer" (Wise), indispensable à la reconstitution génétique du manuscrit.
Les placards figurent parmi les 83 répertoriés par Pyra Wise (Le Généticien en mosaïste in Genesis 36, 2013, pp. 141-150), auxquels il convient d'ajouter les 5 apparus en vente publique depuis.
Un des rares exemplaires conservés dans la ravissante chemise d'origine, recouverte d'un décor floral peint au pochoir.
Parmi la quinzaine d'exemplaires complets des placards et du portrait recensés, seuls quelques-uns possèdent la chemise d'origine: Princesse Soutzo (vente Lanssade, Paris, 4 mai 1994, n° 125), Pierre Leroy (2007, n° 85), Marcel De Meere (Paris, 2007, n° 432), Bernard Loliée (7 octobre 2014, n° 152).
Exemplaire non coupé. Feuillets un peu froissés en début et fin de volume. 3 attaches manquantes.
Salle 9 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
livres anciens et modernes, illustrés
Pierre Bergé & Associés
EMail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél. : +33 (0)1 49 49 90 00
Sotheby's
EMail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Tél. : + 33 (0)1 53 05 23 11
]VENDREDI 14 DÉCEMBRE 2018 15:00[/td][/tr][/table]
Salle 9 - Drouot-Richelieu | 9, rue Drouot, 75009 Paris |
PIERRE BERGÉ & ASSOCIÉS OVV | 01.49.49.90.00 | Email SOTHEBY'S FRANCE OVV | 01.53.05.53.05 | Email |
MYTHIQUE EXEMPLAIRE DE A L'OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS
LOT n°933
PROUST, Marcel.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1920.
Grand in-4 [326 x 220 mm] de 1 frontispice, 250 pp., (1) f. blanc; 228 pp., (4) ff. de table et de catalogue, 2 grands placards d'imprimerie (477 x 645 mm; 497 x 645 mm), en feuilles, sous chemise cartonnée noire à rabats, entièrement recouverte d'un décor de fleurs et feuilles stylisées peintes au pochoir en bleu, parme, violet et blanc, étui en chagrin bordeaux, plats en plexiglas de Boichot.
Édition tirée à 50 exemplaires sur papier Bible, au format in-4 (n° I).
Publiée par souscription, elle est illustrée en frontispice d'un portrait de Proust par Jacques-Émile Blanche, héliogravé et tiré sur papier vélin fort.
Publiée deux ans après l'édition originale, elle intègre d'importantes variantes. La plupart des fautes y ont été corrigées et des modifications introduites. C'est la seule édition contemporaine d'ordre véritablement bibliophilique: elle a paru en feuilles, sans couverture imprimée.
L'énigme d'une luxueuse édition hors commerce.
Voulue et conçue jusque dans le moindre détail par Proust lui-même pour être publiée dans un format et sur un papier inusités, sous chemise illustrée au pochoir et enrichie de deux placards d'épreuves, elle présente pour la première fois au lecteur, avec le portrait par Jacques-Émile Blanche, l'effigie de l'écrivain. L'édition "truffée" contraste avec l'indifférence de Proust pour la bibliophilie autant qu'avec sa réticence à dévoiler ses manuscrits au public, craignant "l'indiscrétion posthume".
De fait, l'édition de luxe coûtait fort cher. Elle fut une opération commerciale lancée par l'auteur lui-même avec Gaston Gallimard. Jean-Yves Tadié en a livré les ressorts: "Aux trois quarts ruiné par ses cadeaux inconsidérés, des spéculations hasardeuses et la guerre, Proust a en effet toujours besoin d'argent. Un tirage de cinquante exemplaires d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs, sur grand papier, avec des placards d'épreuves corrigées par l'auteur y pourvoira" (Lettres au duc de Valentinois, 2016, préface p. 10). À sa grande déconvenue, l'auteur eut du mal à écouler la totalité du tirage, certains de ses amis fortunés n'ayant pas répondu à son attente.
L'exemplaire est complet des deux placards: le second est entièrement autographe.
Le premier, portant l'inscription du typographe "N° 21", est constitué de 17 papillons; il appartient au type des placards mixtes, mélangeant des fragments imprimés et manuscrits: 8 papillons autographes, 8 imprimés et un imprimé avec une correction autographe.
Il correspond à 9 pages de l'édition originale d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs (pp. 163-167; 176-179 haut; 184) à la fin de la première partie et au début de la seconde partie, Nom de pays: le pays.
Le placard offre un passage clé de la Recherche du temps perdu: la fin de l'amour douloureux du narrateur pour Gilberte et la séduction qu'exerce sur lui la mère de Gilberte, Odette.
Le second placard, titré par le typographe "Cahier violet N° 26", est composé de 18 fragments autographes. Il correspond à 4 pages de l'édition originale (pp. 412-415).
Il relate la partie de furet sur les falaises de Balbec. De beaux passages y sont consacrés aux mains d'Albertine que le narrateur réussit à toucher furtivement lors de la partie de jeu.
Tirés d'un des cahiers manuscrits de Proust, la composition de ces fragments permet de "linéariser" le texte des cahiers: "les fragments découpés des lignes principales sont suivis de ceux qui ont été découpés des marges, la planche présentant ainsi une alternance de formats larges et étroits" (Wise).
Les deux placards présentent d'importantes variantes par rapport au texte publié ainsi que des passages inédits.
Ces planches de grand format, ressemblant à une "une extraordinaire marqueterie" (P. Clarac), sont l'oeuvre de la dactylographe chargée de la mise au propre, Mlle Rallet. Elle prit l'initiative, lors de la mise au net, de monter les fragments de papiers autographes et imprimés sur de grandes feuilles afin de faciliter son travail. La métamorphose de ses manuscrits devait enthousiasmer l'écrivain et lui inspirer cette édition bibliophilique: "le manuscrit [...] malgré mon affreuse écriture [...] est ravissant et a l'air d'un palimpseste à cause de la personne qui le collait avec un goût infini" (lettre à Mme Schiff).
Les fragments montés par la dactylographe proviennent de trois sources distinctes: le manuscrit, les épreuves de l'édition non parue de Grasset de 1914 et les épreuves de Gallimard pour l'édition de 1919. Les planches, chacune unique, forment ainsi un "matériau très hétérogène et difficile à classer" (Wise), indispensable à la reconstitution génétique du manuscrit.
Les placards figurent parmi les 83 répertoriés par Pyra Wise (Le Généticien en mosaïste in Genesis 36, 2013, pp. 141-150), auxquels il convient d'ajouter les 5 apparus en vente publique depuis.
Un des rares exemplaires conservés dans la ravissante chemise d'origine, recouverte d'un décor floral peint au pochoir.
Parmi la quinzaine d'exemplaires complets des placards et du portrait recensés, seuls quelques-uns possèdent la chemise d'origine: Princesse Soutzo (vente Lanssade, Paris, 4 mai 1994, n° 125), Pierre Leroy (2007, n° 85), Marcel De Meere (Paris, 2007, n° 432), Bernard Loliée (7 octobre 2014, n° 152).
Exemplaire non coupé. Feuillets un peu froissés en début et fin de volume. 3 attaches manquantes.
Dernière édition: il y a 5 ans 10 mois par Eric Unger.
- Anne BORREL
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 9
il y a 5 ans 10 mois #4
par Anne BORREL
Réponse de Anne BORREL sur le sujet VENTES AUX ENCHÈRES
Même vente - Lot n° 936 - Estim. 6 000 - 8 000 €.
Paul Morand, envoi à Marcel Proust
MORAND, Paul.
Ouvert la nuit. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue F rançaise, 1922. In-12 [187 x 121 mm] de 194 pp. et (2) ff.: demi-chagrin vert, dos à nerfs avec initiales M.P.
en lettres dorées en pied, non rogné, tête dorée, couverture et dos conservés (reliure postérieure).
Édition originale.
Un des 30 exemplaires d'auteur hors commerce sur vélin pur fil (n° 752).
Deuxième livre de "l'homme pressé", Ouvert la nuit se compose de six nouvelles qui entraînent le lecteur dans le monde de la bohème cosmopolite. La nouveauté du style fit dire à Céline dans une lettre à Hindus: "Il ne faut pas oublier que Paul Morand est le premier de nos écrivains qui ait jazzé la langue française. Ce n'est pas un émotif comme moi, mais c'est un satané authentique orfèvre de langue. Je le reconnais pour mon maître."
Précieux envoi autographe signé sur le premier feuillet blanc: à Marcel Proust, qui voit la nuit son ami, Paul Morand
L'envoi témoigne d'une amitié littéraire réelle. Paul Morand (1888-1976) vouait une admiration sans borne à l'auteur de la Recherche qui, de son côté, l'avait en assez haute estime pour avoir accepté de préfacer son premier livre, Tendres Stocks, paru un an avant Ouvert la nuit. Ils s'étaient rencontrés en 1915 et Proust se lia avec le couple, surtout avec la princesse Soutzo, future épouse, qui fut sa "grande informatrice". L'allusion à celui "qui voit la nuit" concerne le travailleur nocturne, sinon le noctambule évoqué par Paul Morand dans Le visiteur du soir (1949).
Pour l'anecdote, Gallimard concocta un slogan publicitaire très habile pour le lancement du recueil: un livre "à ne pas laisser lire aux jeunes filles." Le succès fut au rendez-vous et Marcel Proust, alors occupé à la publication de Sodome et Gomorrhe, de réclamer à Gallimard la même accroche.
Comme nombre de livres de la bibliothèque de Marcel Proust, celui-ci fut relié dans les années 1940 par Teullières en demi-chagrin vert avec, en pied du dos, les initiales M.P. en lettres dorées.
Le dos est passé.
De l'homme pressé au nyctalope
Paul Morand, envoi à Marcel Proust
MORAND, Paul.
Ouvert la nuit. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue F rançaise, 1922. In-12 [187 x 121 mm] de 194 pp. et (2) ff.: demi-chagrin vert, dos à nerfs avec initiales M.P.
en lettres dorées en pied, non rogné, tête dorée, couverture et dos conservés (reliure postérieure).
Édition originale.
Un des 30 exemplaires d'auteur hors commerce sur vélin pur fil (n° 752).
Deuxième livre de "l'homme pressé", Ouvert la nuit se compose de six nouvelles qui entraînent le lecteur dans le monde de la bohème cosmopolite. La nouveauté du style fit dire à Céline dans une lettre à Hindus: "Il ne faut pas oublier que Paul Morand est le premier de nos écrivains qui ait jazzé la langue française. Ce n'est pas un émotif comme moi, mais c'est un satané authentique orfèvre de langue. Je le reconnais pour mon maître."
Précieux envoi autographe signé sur le premier feuillet blanc: à Marcel Proust, qui voit la nuit son ami, Paul Morand
L'envoi témoigne d'une amitié littéraire réelle. Paul Morand (1888-1976) vouait une admiration sans borne à l'auteur de la Recherche qui, de son côté, l'avait en assez haute estime pour avoir accepté de préfacer son premier livre, Tendres Stocks, paru un an avant Ouvert la nuit. Ils s'étaient rencontrés en 1915 et Proust se lia avec le couple, surtout avec la princesse Soutzo, future épouse, qui fut sa "grande informatrice". L'allusion à celui "qui voit la nuit" concerne le travailleur nocturne, sinon le noctambule évoqué par Paul Morand dans Le visiteur du soir (1949).
Pour l'anecdote, Gallimard concocta un slogan publicitaire très habile pour le lancement du recueil: un livre "à ne pas laisser lire aux jeunes filles." Le succès fut au rendez-vous et Marcel Proust, alors occupé à la publication de Sodome et Gomorrhe, de réclamer à Gallimard la même accroche.
Comme nombre de livres de la bibliothèque de Marcel Proust, celui-ci fut relié dans les années 1940 par Teullières en demi-chagrin vert avec, en pied du dos, les initiales M.P. en lettres dorées.
Le dos est passé.
De l'homme pressé au nyctalope
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Marcelita SWANN
- Bidel
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 1
il y a 4 ans 8 mois #5
par Bidel
pas mal intéressée
Réponse de Bidel sur le sujet VENTES AUX ENCHÈRES
Anne BORREL écrit: Même vente - Lot n° 936 - Estim. 6 000 - 8 000 €.
Paul Morand, envoi à Marcel Proust
MORAND, Paul.
Ouvert la nuit. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue F rançaise, 1922. In-12 [187 x 121 mm] de 194 pp. et (2) ff.: demi-chagrin vert, dos à nerfs avec initiales M.P.
en lettres dorées en pied, non rogné, tête dorée, couverture et dos conservés (reliure postérieure).
Édition originale.
Un des 30 exemplaires d'auteur hors commerce sur vélin pur fil (n° 752).
Deuxième livre de "l'homme pressé", Ouvert la nuit se compose de six nouvelles qui entraînent le lecteur dans le monde de la bohème cosmopolite. La nouveauté du style fit dire à Céline dans une lettre à Hindus: "Il ne faut pas oublier que Paul Morand est le premier de nos écrivains qui ait jazzé la langue française. Ce n'est pas un émotif comme moi, mais c'est un satané authentique orfèvre de langue. Je le reconnais pour mon maître."
Précieux envoi autographe signé sur le premier feuillet blanc: à Marcel Proust, qui voit la nuit son ami, Paul Morand
L'envoi témoigne d'une amitié littéraire réelle. Paul Morand (1888-1976) vouait une admiration viagra durée d'action sans borne à l'auteur de la Recherche qui, de son côté, l'avait en assez haute estime pour avoir accepté de préfacer son premier livre, Tendres Stocks, paru un an avant Ouvert la nuit. Ils s'étaient rencontrés en 1915 et Proust se lia avec le couple, surtout avec la princesse Soutzo, future épouse, qui fut sa "grande informatrice". L'allusion à celui "qui voit la nuit" concerne le travailleur nocturne, sinon le noctambule évoqué par Paul Morand dans Le visiteur du soir (1949).
Pour l'anecdote, Gallimard concocta un slogan publicitaire très habile pour le lancement du recueil: un livre "à ne pas laisser lire aux jeunes filles." Le succès fut au rendez-vous et Marcel Proust, alors occupé à la publication de Sodome et Gomorrhe, de réclamer à Gallimard la même accroche.
Comme nombre de livres de la bibliothèque de Marcel Proust, celui-ci fut relié dans les années 1940 par Teullières en demi-chagrin vert avec, en pied du dos, les initiales M.P. en lettres dorées.
Le dos est passé.
De l'homme pressé au nyctalope
pas mal intéressée
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Marcelita SWANN
Temps de génération de la page : 0.785 secondes