Page 8 - BRO_Adrien Proust
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Introduction









                  Depuis 2018, la Société des Amis de Marcel Proust et des Amis de Combray
                  publie des brochures mettant chacune en lumière une œuvre de la collection
                  du Musée Marcel Proust – Maison de Tante Léonie. Essentiellement consacrée
                  aux nouvelles acquisitions, cette série de publications s’était enrichie, en 2021,
                  d’un volume consacré au portrait de Mme Proust par Anaïs Beauvais, à l’occasion
                  du prêt de cette œuvre au Musée Carnavalet puis au Musée d’art et d’histoire
                  du judaïsme, pour deux expositions qui ont marqué les commémorations
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                  proustiennes de l’année 2022. A l’approche du 120  anniversaire de la mort
                  d’Adrien Proust, survenue le 26 novembre 1903, c’est au tour du portrait du père
                  de l’écrivain, dont les travaux d’hygiéniste ont été souvent cités durant les crises
                  sanitaires que nous avons récemment traversées, d’être l’objet de l’une
                  de nos publications.
                  Entré dans nos collections en 1971, par don de Suzy Mante-Proust, ce tableau
                  de Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ est assurément l’un des chefs-d’œuvre
                  du Musée Marcel Proust – Maison de Tante Léonie. Par sa qualité picturale tout
                  d’abord – l’artiste, élève notamment de Gérôme, était tout à la fois un représentant
                  du mouvement orientaliste, un passionné de peinture religieuse et un portraitiste
                  réputé. Par son originalité, ensuite : l’œuvre pourrait passer pour un respectueux
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                  hommage à certains maîtres du XVI  siècle et le docteur Proust y est représenté
                  dans un style qui diffère très sensiblement des autres portraits que l’on connait de lui.
                  Sur ce tableau admiré par son fils Marcel, on pourra également s’amuser à retrouver,
                  par coïncidence, deux accessoires que l’on aurait tout aussi bien pu associer
                  à celui-ci : la plume de l’écrivain, le sablier qui symbolise le passage du temps
                  et dans lequel, si l’on regarde bien, semblent se refléter les feuilles d’un manuscrit.
                  Les textes ici réunis permettent de mieux connaître cette œuvre et celui
                  qui y est représenté. Anne Imbert décrit la peinture en permettant de saisir toute
                  sa symbolique et sa profondeur historique. Elle dresse ensuite un panorama des
                  autres portraits connus du père de Marcel Proust, portraits dont la liste exhaustive,
                  établie par Pyra Wise, est mentionnée en annexe. De son côté, Jean-Marc Quaranta
                  propose une biographie d’Adrien Proust, rappelant le destin peu banal d’un enfant
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                  d’Eure-et-Loir devenu notable de la III  république, d’un hygiéniste réputé
                  et visionnaire, et d’un père qui eut sur son fils Marcel une influence certaine.
                  Deux discours d’Adrien, qui complètent la brochure, montrent que cette influence
                  fut peut-être à double sens, tant on croirait entendre le fils lorsque le père parle
                  des cathédrales, du cours du Loir ou des paysages de la Beauce.

                                                     Jérôme Bastianelli
                                                            Président de la Société
                                                            des Amis de Marcel Proust
                                                            et des Amis de Combray
                                                                                     5
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