Papier Proust
6 years 2 months ago - 6 years 2 months ago #5
by Marcelita SWANN
Replied by Marcelita SWANN on topic Papier Proust
Merci, Eric. Yes, I have read JEAN-YVES TADIÉ’s informative article.
I have Google-translated it, for the benefit of French-only readers.
If you are interested in these four rare Swann’s, Tadié’s words need to be read.
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LIVRES ET MANUSCRIPTS
Un cadeau rare de Proust
PAR JEAN-YVES TADIÉ
| 17 octobre 2017
« Un exemplaire rare de Du Côté de chez Swann de Marcel Proust sera mis en vente lors de la prochaine vente de Livres et Manuscrits chez Sotheby's à Paris le 30 octobre. Cet exemplaire est le Saint-Graal. C'est le cinquième et dernier de tous les exemplaires numérotés imprimés sur du papier "japon impérial". À qui pensait Proust quand il a dédié ce cinquième exemplaire - le dernier sur papier "japon impérial" ? Songeons un instant aux personnes à qui Proust n'a pas dédicacé d'exemplaire sur ce type de papier: Ni son ami d'enfance, Reynaldo Hahn, ni son frère Robert, ni son partenaire de l'époque, Alfred Agostinelli. C'était au secrétaire de sa maison d'édition.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« N'imaginons pas que Proust avait chez lui de nombreux exemplaires sur Japon Impérial. Loin de là. Les exemplaires sur papier japon ont été imprimés après ceux sur papier ordinaire, un mois plus tard, en décembre 1918. L'éditeur les a tous conservés, à l'exception d'un seul que Proust ne conserva pas pour lui-même mais qu'il dédicaça à Lucien Daudet. Ainsi, dès le départ, Proust ne dédicaça que deux exemplaires sur cinq, à Lucien Daudet, son très cher vieil ami et, chose surprenante, au peintre témoin de son duel, Jean Béraud. Reste celui de Grasset, celui du directeur du Figaro, Gaston Calmette, celui de Louis Brun, que Proust ne dédicaça pas en 1913, car il ne les avait pas. Louis Brun, dont personne ne se souvient et qui a eu plus tard un destin tragique, victime d’une passion au cœur de la Recherche, la jalousie. Proust lui écrivit cette dédicace à une époque où il avait déjà quitté Grasset, et non pas au moment de la publication de son roman.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« Il en a profité pour le remercier de l'efficacité de sa médiation et de la réponse donnée à ses instructions, comme indiqué dans les lettres ci-jointes. C’est probablement Louis Brun qui l’a encouragé à dédicacer le livre en 1918, peu après avoir été révoqué du service militaire, accompagné d’une lettre comme celle qu’il écrirait à Proust en 1922 à propos de Sodome et Gomorrhe II: "Profitant de votre bonté habituelle , Je (…) vous serais infiniment reconnaissant si vous aviez la bonté de le signer, vous me rempliriez de joie. " Cette joie de la part du bibliophile n’est pas toujours incompatible avec celle de l’investisseur, car à partir de 1928, Brun tenta de vendre son Swann et ses autres exemplaires de la Recherche.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« Louis Brun, un vieil ami de Bernard Grasset, était un brillant assistant sur lequel l'éditeur, souvent malade et absent, s'appuyait complètement. Grasset le révèle à plusieurs reprises: "La fortune m'a souri en me permettant de rencontrer Brun au début de ma carrière dans l'édition". Il était "l'un des facteurs les plus puissants de mon succès". Henry Muller l'a également décrit comme un administrateur en train de peaufiner les initiatives de Grasset ou de tempérer sa colère. Avec son "assistant", Grasset établirait une sorte de relation de perversité troublante, combinant affection, mépris, indulgence, méchanceté, méfait et générosité ". Ce souffre-douleur d'un patron toujours malade et dépressif, au physique d'un haut fonctionnaire effacé, avait aussi le tempérament d'un hédoniste, qui le conduirait à sa perte. Il avait choisi la bibliophilie parmi les plaisirs de la vie et de l'art.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« Il a tout d’abord puisé à la source, chez les auteurs de Grasset, en gardant une édition limitée, souvent marquée au crayon de l’inscription «Copie de Louis Brun», et dédicacée si possible. Lors de la vente de ses livres en mai et juin 1942, le catalogue portait la mention: «Succession de M. Louis Brun», ancien directeur des Éditions Bernard Grasset, éditions originales modernes, signées par l'auteur ; les exemplaires sont en fait parsemés d'autographes. Grasset essaya de s'opposer à la vente et des écrivains tels que Giraudoux, Mauriac et Morand reçurent des lettres personnelles. En décembre 1942, Mme Brun écrivit à Grasset pour lui demander de s’opposer à la vente: "Ce serait trop long et trop cruel de me rappeler tous les torts que vous avez causés à mon mari, que je défendrai toujours en tant qu’éditeur. ". Le 22 août 1939, elle avait assassiné son mari dans leur villa située sur la Côte d’Azur, elle s’était jetée à la mer, repêchée et acquittée. Il était mort pour avoir chassé plus que de beaux livres.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« Ce qui est étonnant, quand on peut l’imaginer flottant bien au-dessus de la réalité prosaïque de la fabrication du livre, c’est le soin avec lequel Proust a suivi les détails les plus concrets de l’édition: le prix, les marges, les caractères typographiques, ainsi que le lancement, la publicité, les communiqués de presse, toutes les étapes de la fabrication et du lancement d’un livre. Avant tout le monde, il avait compris l'importance de la communication, de la publicité, des relations avec les médias. Il n'était ni avare de son temps ni de son argent, ne craignant même pas de verser dans ce qui serait aujourd'hui considéré comme de la corruption active, payant les journaux pour parler de son livre et écrivant pour leur dire ce qu'ils devraient publier. Au lieu de s'enfermer comme Mallarmé dans le «rêve froid du mépris», pensant que le commerce est au-dessous de lui, il sait qu'il a peu de temps pour faire passer ses pensées, comme s'il n'était que leur agent et qu'elles ne lui appartenaient pas, qu'il en était responsable aux yeux de l'opinion publique et de la postérité. La correspondance qui pimente ce livre porte la trace écrite d'un nouvel esprit, un aventurier de l'industrie de l'édition, l'un des premiers attachés de presse du très moderne Marcel Proust. »
Par JEAN-YVES TADIÉ
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Best,
Marcelita
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LIVRES ET MANUSCRIPTS
Un cadeau rare de Proust
PAR JEAN-YVES TADIÉ
| 17 octobre 2017
« Un exemplaire rare de Du Côté de chez Swann de Marcel Proust sera mis en vente lors de la prochaine vente de Livres et Manuscrits chez Sotheby's à Paris le 30 octobre. Cet exemplaire est le Saint-Graal. C'est le cinquième et dernier de tous les exemplaires numérotés imprimés sur du papier "japon impérial". À qui pensait Proust quand il a dédié ce cinquième exemplaire - le dernier sur papier "japon impérial" ? Songeons un instant aux personnes à qui Proust n'a pas dédicacé d'exemplaire sur ce type de papier: Ni son ami d'enfance, Reynaldo Hahn, ni son frère Robert, ni son partenaire de l'époque, Alfred Agostinelli. C'était au secrétaire de sa maison d'édition.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« N'imaginons pas que Proust avait chez lui de nombreux exemplaires sur Japon Impérial. Loin de là. Les exemplaires sur papier japon ont été imprimés après ceux sur papier ordinaire, un mois plus tard, en décembre 1918. L'éditeur les a tous conservés, à l'exception d'un seul que Proust ne conserva pas pour lui-même mais qu'il dédicaça à Lucien Daudet. Ainsi, dès le départ, Proust ne dédicaça que deux exemplaires sur cinq, à Lucien Daudet, son très cher vieil ami et, chose surprenante, au peintre témoin de son duel, Jean Béraud. Reste celui de Grasset, celui du directeur du Figaro, Gaston Calmette, celui de Louis Brun, que Proust ne dédicaça pas en 1913, car il ne les avait pas. Louis Brun, dont personne ne se souvient et qui a eu plus tard un destin tragique, victime d’une passion au cœur de la Recherche, la jalousie. Proust lui écrivit cette dédicace à une époque où il avait déjà quitté Grasset, et non pas au moment de la publication de son roman.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« Il en a profité pour le remercier de l'efficacité de sa médiation et de la réponse donnée à ses instructions, comme indiqué dans les lettres ci-jointes. C’est probablement Louis Brun qui l’a encouragé à dédicacer le livre en 1918, peu après avoir été révoqué du service militaire, accompagné d’une lettre comme celle qu’il écrirait à Proust en 1922 à propos de Sodome et Gomorrhe II: "Profitant de votre bonté habituelle , Je (…) vous serais infiniment reconnaissant si vous aviez la bonté de le signer, vous me rempliriez de joie. " Cette joie de la part du bibliophile n’est pas toujours incompatible avec celle de l’investisseur, car à partir de 1928, Brun tenta de vendre son Swann et ses autres exemplaires de la Recherche.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« Louis Brun, un vieil ami de Bernard Grasset, était un brillant assistant sur lequel l'éditeur, souvent malade et absent, s'appuyait complètement. Grasset le révèle à plusieurs reprises: "La fortune m'a souri en me permettant de rencontrer Brun au début de ma carrière dans l'édition". Il était "l'un des facteurs les plus puissants de mon succès". Henry Muller l'a également décrit comme un administrateur en train de peaufiner les initiatives de Grasset ou de tempérer sa colère. Avec son "assistant", Grasset établirait une sorte de relation de perversité troublante, combinant affection, mépris, indulgence, méchanceté, méfait et générosité ". Ce souffre-douleur d'un patron toujours malade et dépressif, au physique d'un haut fonctionnaire effacé, avait aussi le tempérament d'un hédoniste, qui le conduirait à sa perte. Il avait choisi la bibliophilie parmi les plaisirs de la vie et de l'art.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« Il a tout d’abord puisé à la source, chez les auteurs de Grasset, en gardant une édition limitée, souvent marquée au crayon de l’inscription «Copie de Louis Brun», et dédicacée si possible. Lors de la vente de ses livres en mai et juin 1942, le catalogue portait la mention: «Succession de M. Louis Brun», ancien directeur des Éditions Bernard Grasset, éditions originales modernes, signées par l'auteur ; les exemplaires sont en fait parsemés d'autographes. Grasset essaya de s'opposer à la vente et des écrivains tels que Giraudoux, Mauriac et Morand reçurent des lettres personnelles. En décembre 1942, Mme Brun écrivit à Grasset pour lui demander de s’opposer à la vente: "Ce serait trop long et trop cruel de me rappeler tous les torts que vous avez causés à mon mari, que je défendrai toujours en tant qu’éditeur. ". Le 22 août 1939, elle avait assassiné son mari dans leur villa située sur la Côte d’Azur, elle s’était jetée à la mer, repêchée et acquittée. Il était mort pour avoir chassé plus que de beaux livres.
MARCEL PROUST, DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN, PARIS, BERNARD GRASSET, 1913. ESTIMATION: 400 000 à 600 000 €.
« Ce qui est étonnant, quand on peut l’imaginer flottant bien au-dessus de la réalité prosaïque de la fabrication du livre, c’est le soin avec lequel Proust a suivi les détails les plus concrets de l’édition: le prix, les marges, les caractères typographiques, ainsi que le lancement, la publicité, les communiqués de presse, toutes les étapes de la fabrication et du lancement d’un livre. Avant tout le monde, il avait compris l'importance de la communication, de la publicité, des relations avec les médias. Il n'était ni avare de son temps ni de son argent, ne craignant même pas de verser dans ce qui serait aujourd'hui considéré comme de la corruption active, payant les journaux pour parler de son livre et écrivant pour leur dire ce qu'ils devraient publier. Au lieu de s'enfermer comme Mallarmé dans le «rêve froid du mépris», pensant que le commerce est au-dessous de lui, il sait qu'il a peu de temps pour faire passer ses pensées, comme s'il n'était que leur agent et qu'elles ne lui appartenaient pas, qu'il en était responsable aux yeux de l'opinion publique et de la postérité. La correspondance qui pimente ce livre porte la trace écrite d'un nouvel esprit, un aventurier de l'industrie de l'édition, l'un des premiers attachés de presse du très moderne Marcel Proust. »
Par JEAN-YVES TADIÉ
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Best,
Marcelita
6 years 2 months ago #6
by Marcelita SWANN
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Now in New York, October 15-20,
the most coveted copy of “Swann’s Way,”
printed on Japanese paper...No. 1, Lucien Dadet’s copy.
More information in Section publique - Actualités
Sotheby’s sold this copy to Pierre Bergé, in 2013. www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/...-pf1332/lot.607.html Now, it returns to find another home.
Auction: 14 December, Paris. www.sothebys.com/en/auctions/2018/biblio...-p-berg-pf1843.html#
the most coveted copy of “Swann’s Way,”
printed on Japanese paper...No. 1, Lucien Dadet’s copy.
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Sotheby’s sold this copy to Pierre Bergé, in 2013. www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/...-pf1332/lot.607.html Now, it returns to find another home.
Auction: 14 December, Paris. www.sothebys.com/en/auctions/2018/biblio...-p-berg-pf1843.html#
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