Page 12 - brochure Potocka
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meuble, elles emménagent en 1902 41 rue Théophile Gautier,
dans un bel hôtel de style Louis XIII, qui existe toujours. Peu
de femmes auront figuré dans autant de romans, sur autant de
toiles.
Elle a été, nous dit André de Fouquières, « une des reines de
Paris par son esprit, par son luxe et par l’éclat de son salon ». Il
parle de son charme étrange, de ses caprices et de ses dépenses.
Amoureuse des perles, elle voulait les sentir jour et nuit contre
son corps. Elle refuse de porter ses toilettes plus d’une journée.
Au Bois, ses équipages stupéfient
les badauds.
Elle tenait salon, et recevait, non
seulement des aristocrates (dont
Montesquiou, qui écrivit le dis-
tique « La Comtesse Potocka /
Qui son Potocki plaqua »), des
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écrivains comme Maupassant,
qui l’a aimée et décrite dans
Yvette, Mont-Oriol et Notre cœur,
Bourget (que Proust représente
Paul Bourget par Paul Chabas (1895)
dans la salon de la marquise de
Saint-Euverte sous les traits du « romancier mondain » le mo-
nocle à l’œil), qu’elle a lancé et qui la dépeint peu aimablement
dans La Duchesse bleue , le philosophe Caro qu’elle martyrise
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2 Cité par Antoine Bertrand, Robert de Montesquiou, t. I, Garnier.
3 « Une femme un peu corrompue et un peu froide, un peu vaniteuse et
un peu curieuse » (éd. Plon, p. 147 ).