Page 15 - La Pendule
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Gabriel
de La Rochefoucauld
« C’est ainsi qu’un jour où [Françoise] avait parlé un instant
avec Gabriel de La Rochefoucauld qui était venu pour me voir, elle
me dit, ce qui ne m’étonnait pas de sa connaissance de l’armorial :
“C’est une grande famille, ça, monsieur, les La Rochefoucauld.” Et
elle ajouta : “Il y a ceux-là, et aussi ceux où Monsieur va rue de
l’Université, et aussi ceux de la rue Saint-Dominique qui viennent
chez la comtesse et encore bien d’autres à ce qu’il paraît. C’est une
grande famille !” »
1
é à Paris le 13 septembre 1875, issu de la branche aînée d’une
famille dont Proust rencontra de nombreux membres, Gabriel
Nétait le seul enfant d’Aimery de La Rochefoucauld (1843-1928)
et de son épouse Henriette de Mailly-Nesle (1852-1913). Ceux-ci tenaient
dans leur hôtel du 93 rue de l’Université un salon fréquenté par Proust
2
qui y avait été probablement introduit par Robert de Montesquiou, cousin
germain du maître de maison, leurs mères étant sœurs.
1 Marcel Proust, Le Côté de Guermantes. Esquisse IV dans À la recherche du temps perdu, II,
Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, p. 1037.
2 Aujourd’hui siège des Vieilles maisons françaises, association fondée en 1958 par Anne
de La Rochefoucauld (1906-1980), fille unique de Gabriel, morte sans postérité de ses
mariages successifs avec le marquis de Gontaut-Biron et le marquis de Amodio.
Une pendule offerte par Marcel Proust 17