Page 19 - La Pendule
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de Galliera, de plusieurs représentants de la famille du marié et de
                    diverses personnalités telles que la princesse Murat, le duc et la duchesse
                    d’Harcourt, le duc d’Elchingen, le comte Greffulhe etc. Contrairement à
                    l’usage, rapportait le chroniqueur, « par suite du grand deuil de la famille
                    de la mariée, la splendide corbeille et les innombrables et riches cadeaux
                    [n’avaient] pas été exposés  ». Proust assista-t-il à la messe  ? Son nom
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                    n’apparaît nulle part.
                       Il resta en tout cas jusqu’à sa mort proche de Gabriel, installé avec sa
                    femme au 8 rue de Murillo, dans une maison bordant le parc Monceau. Le
                    30 janvier 1918, il s’y rendit pour entendre le second quatuor de Borodine.
                    Dans la panique suscitée cette nuit-là, au cœur de la Grande Guerre, par
                    les bombardements meurtriers, il eut ce mot plein de détachement : « Je
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                    tâcherai de venir un soir sans gothas … » Si, la santé de Proust se dégradant,
                    les visites s’espacèrent, la correspondance entre les deux hommes ne cessa
                    jamais ; Gabriel mentionnant par exemple un courrier reçu en mai 1922
                    dans sa contribution au cahier d’hommage à Proust de janvier 1923 de
                    la Nouvelle Revue française . Regrettant aussi bien un ami qu’un « foyer
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                    de magnifique production  », Gabriel se souvenait que Proust lui avait
                    recommandé la lecture de Stevenson, rappelait ces dîners caractérisés par
                    « l’assortiment complexe des convives » et analysait le style de l’illustre
                    défunt comme la faculté de décrire « au ralentisseur » la réalité.

                       « Parcourir Verteuil c’est feuilleter l’histoire de France  », avait noté
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                    Proust. Aurait-il été attristé d’apprendre la vente, quelques semaines après
                    sa mort et dans des conditions critiquées , des tapisseries de la chasse à la
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                    licorne ? En partie incendié à la Révolution, cédé comme bien national, le
                    château de Verteuil, en Charente, avait été racheté par le comte Hippolyte


                    9  Le Figaro, vendredi 10 février 1905, p. 2.
                    10   Cité par Adrien Goetz, « Gabriel de La Rochefoucauld ami de Proust : esquisse d’un portrait
                       filmé ‘au ralentisseur’ », dans Le Cercle de Marcel Proust. III, dir. Jean-Yves Tadié, Paris,
                       Honoré Champion, 2021, p. 108.
                    11   Gabriel de La Rochefoucauld, « Souvenirs et aperçus », dans La Nouvelle Revue française,
                       Paris, Gallimard, n° 112, 1923, p. 69-76.
                    12   Marcel Proust, [Le salon de la comtesse Aimery de La Rochefoucauld], Essais et articles
                       dans Contre Sainte-Beuve et autres écrits, op. cit., p. 439.
                    13   Cf. par exemple Le Cousin Pons : revue d’art, Paris, 1  janvier 1923, p. 750.
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                                                       Une pendule offerte par Marcel Proust  21
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