Page 10 - Brochure-Dieppe_version-électronique
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         Dieppe, également port privilégié d’embarquement vers les îles Britan-
          niques, reçut plus de deux mille Anglais des plus huppés qui y habitaient
          à l’année : cet afflux de colons upper-class modifiait évidemment l’atmos-
          phère même de la ville. Dans Quand Dieppe était anglais, Simona Pakenham
          nous parle de différences très matérielles : « Les sentiments des gens de
          la ville à l’égard des colons étaient partagés. Ils appréciaient la prospé-
          rité qu’ils apportaient mais ils déploraient leur tendance à faire monter
          les prix [… ]. Les Anglais étaient prêts à payer leurs serviteurs plus qu’il
          n’était coutume [… ]. Les filles de pêcheur se battaient pour obtenir une
          place dans une maison anglaise [… ] . ». Blanche y avait toujours passé
                                            4
          4  Simona Pakenham, Quand Dieppe était anglais – 1814-1914, Les informations dieppoises,
         1971, p. 33.






                                                                                                           La promenade à Dieppe, Jacques-Émile Blanche, 1920.



                                                                                             ses vacances : « La saison balnéaire battait son plein en juillet et août, [… ]
                                                                                             maman y faisait de courtes fugues ; papa parfois, en se rendant à Londres
                                                                                              en consultation [… ], passait quelques jours à Dieppe », écrit-il . Son atta-
                                                                                                                                                       5
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                                                                                             On m’y amena . » En effet, la famille Blanche venait à Dieppe depuis
                                                                                                            6
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                                                                                             freteux, elle l’emmenait chez des cousins, les Lallemant qui vivaient au 29
                                                                                             rue d’Écosse à Dieppe : « j’ai dit que Dieppe avait failli être mon lieu de
                                                                                             naissance. Au moindre bobo, on m’y envoyait pour changer d’air. »
                                                                                             En 1878, le docteur aliéniste et sa femme se firent enfin construire la
                                                                                             maison de vacances de leur rêve. Le docteur n’eut que peu de peine à
                                                                                             persuader ses amis les Halévy d’abandonner Étretat, leur lieu de villégia-
                                                                                             ture, et emménager dans « les Rochers », à côté du « chalet normand » à


                                                                                              5  Jacques-Émile Blanche, La Pêche aux souvenirs, Paris 1949, p. 52-53.
                       La Plage de Dieppe, Jacques-Émile Blanche, vers 1912.                  6  Jacques-Émile Blanche, Dieppe, Éditions Bertout, Luneray 1992 p. 105.
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