Page 11 - Brochure Thomas Alexander Harrison
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          s’asseyaient non loin de nous à une des grandes tables, et que, je dois l’avouer
          à ma honte, je n’avais jamais beaucoup remarquée, était C., l’écrivain vivant
          que quelques-uns de mes amis et moi nous placions avant tous les autres. […]
          Enfin C. rentra. Nous étions prêts à nous lever ; mais non, c’était pour prendre
          un cigare. Mais à un mouvement tournant qu’il fît ensuite, nous comprîmes
          qu’il venait à nous. Nous [ne] nous consultâmes pas, nous nous levâmes et
          nous allâmes au-devant de lui. […] Nous l’interrogeâmes sur tout ce qui nous
          tenait alors le plus à cœur, particulièrement sur le pays où nous étions. Il nous
          donna le désir de le trouver beau en nous disant qu’il l’aimait. Nous lui arra-
          châmes des noms de sites qui devinrent des buts de promenades, presque de
          pèlerinages, et, quand il disait trouver quelque chose de charmant, quelque
          épithète plus précise qui, en nous donnant la raison d’un goût qui avait à nos
          yeux tant de prestige, donnait aux sympathies pour mille choses qu’il éveillait
          en nous d’un mot sincère, quelque chose de plus défini . »
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          Comme dans ce texte, Marcel Proust et Reynaldo Hahn demandent des indi-
          cations de lieux à visiter et confient à Thomas Alexander Harrison leur désir
          de s’exposer à la nature sauvage sous la tempête. Harrison leur conseille de
          faire une promenade à Penmarc’h et de visiter la Pointe du Raz. Cette excur-
          sion inspire quelques pages de Jean Santeuil où nous trouvons la description
          d’une toile de Harrison vue par Proust à Penmarc’h : « Un ravissant effet de
          soleil par Harrison — toile qu’il avait donnée à l’hôte en quittant Penmarc’h
          et où, par le pouvoir qu’ont la tendresse et le talent, le peintre montrait ce pays
          à celui qui ne le connaissait pas encore avec tout ce que révèle seulement à la
          longue un attachement de tous les instants, une sympathie qui doit nous suivre
          après l’avoir quitté et comme le jour du souvenir — fut touché par le soleil
          qui, venant jouer avec son image, porta à une intensité inconnue la lumière
          visible dans cette toile . » Reynaldo Hahn commente l’aventure conseillée par
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          Harrison : « Nous avons été à Penmarc’h, pour voir une mer tumultueuse,
          nous l’avons vue ! Nous vous dirons la beauté terrible de ce lieu désolé et les
          sensations que nous y avons eues . »
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          6  Jean Santeuil, préface.
          7  Jean Santeuil, chapitre Beg-Meil.
          8  Lettre de Reynaldo Hahn à Suzette Lemaire, Beg-Meil, 20 octobre 1895.
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