Page 13 - Brochure Thomas Alexander Harrison
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rappeler des automnes pluvieux, des étés ensoleillés, des époques entières de
sa vie, des heures obscures de son âme qui s’éclaircissent alors, à l’enivrer de
souvenir et de poésie. Alors, que de fois, cachés avec mon ami, nous l’avons
aperçu. Il semblait regarder en face quelque chose qu’il ne comprenait pas
bien. Et tout son corps par une suite de mouvements forts et délicats, surtout
des mains qui se fermaient fortement pendant qu’il levait la tête, semblait
imiter les efforts de sa pensée. Puis tout d’un coup il paraissait joyeux . »
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À Beg-Meil, Harrison loue un atelier en planches à Kerengrimen , une ferme
dont le propriétaire n’est autre que André Bénac, « le plus vieil ami de mes
parents » selon Marcel Proust. C’est dans cette ferme que l’écrivain situe les
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premières lignes de la préface de Jean Santeuil.
« À force de l’interroger et d’interroger les autres sur lui », manuscrit autographe de Jean Santeuil
12 Jean Santeuil, préface.
13 Témoignage de Andrée Caudrelier (fille du propriétaire de la ferme de Kerengrimen,
André Bénac), rencontrée par Philip Kolb en 1959 dans sa propriété de Ker-Ar-Menec’h.
Publié dans Saggi e ricerche di letteratura francese, volume 4, Philip Kolb : Historique du premier
roman de Proust, page 227 - Universita di Pisa / Bottega d’Erasmo, Torino (1963).
14 Lettre de Marcel Proust à Madame Nahmias, 29 septembre 1919.