Page 13 - acquisitions-202005
P. 13
complaisance que son penchant pour elle n’ait été que concession mondaine.
Dans le personnage d’Elstir, passion, traces facilement repérables de Degas,
Whistler, Monet, Renoir, Manet, etc. »
La critique proustienne a validé l’opinion de Fénéon tout
en élargissant depuis l’« etc. » à d’autres noms comme ceux de
Vuillard et même de Bonnard. Fénéon manifeste l’estime qu’il
porte au jugement de Proust en matière d’esthétique picturale
où il est lui-même un maître reconnu. La pertinence de jugement
de Fénéon se manifeste encore en ce qui concerne Madeleine
Lemaire. Rappelons que Félix Fénéon était devenu le secrétaire
de rédaction de la Revue Blanche en 1895 . Les Plaisirs et les jours y
12
furent commentés sous la plume de Léon Daudet dès leur paru-
tion en juillet 1896. Il avait eu le loisir de juger l’illustratrice sans
en tenir rigueur à Proust d’où la
modération de son expression :
« son penchant pour elle n’[a] été
que concession mondaine. » Quant
à l’identification de Madeleine
Lemaire avec le personnage de
Madame de Villeparisis « qui
aquarelle des fleurs à la Lemaire »
dans Le Côté de Guermantes, une
citation de l’article de L’Univers
illustré du 15 décembre 1888
vient confirmer la justesse du
rapprochement : « Auprès d’un
chevalet volant, un pot de fleurs sur
un escabeau ; contre une chaise, sur
un tabouret, un bol de cristal rempli
Paul Signac
12 L’année même où Proust y publiait pour la dernière fois.
13