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qu’elle les fera faciles à reproduire par un procédé peu coûteux (ce que je ne
lui demandais pas et ce qui témoigne de la simplicité exquise de cette femme
qui ne pense qu’aux autres et n’a pas le plus léger amour-propre d’artiste). »
Ce « procédé peu coûteux » aboutira à un prix de vente de
17,50 francs pour l’édition brochée. Le roman de Ludovic Halévy,
L’Abbé Constantin, publié en 1887 et déjà illustré par Madeleine
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Lemaire, avait été vendu 15 francs. Était-ce vraiment trop cher
comme les contemporains l’ont répété à l’envi, un prix qui aurait
contribué à l’échec commercial du livre ? Lorsque l’on feuillette
l’exemplaire sur chine, conservé à la bibliothèque Jaques Doucet
à Paris, on est très surpris par ses qualités conservées intactes.
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En donnant des dessins relevant de plusieurs techniques pos-
sibles (crayon, encre, lavis d’aquarelle et de gouache), Madeleine
Lemaire n’a pas, contrairement à ses dires, facilité la tâche d’im-
pression. L’encre de la branche de marronnier témoigne de la sû-
reté de son trait à la plume sur bristol, requise par la reproduction
en photogravure .
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3 L’Abbé Constantin. édition Calmann-Lévy, 1888, 215 p., fig. et pl. par Madeleine Lemaire
en couleurs.
4 L’exemplaire dédicacé à Pierre Lavallée, visible sur Gallica, donne, lui, une idée peu flat-
teuse de la qualité de l’ouvrage (la numérisation a peut-être été réalisée à partir d’un micro-
film).
5 L’établissement Rougeron et Vignerot assura la transposition typographique des illustra-
tions.
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