Exposition "Les assises du temps perdu"
par Anthony Guerrée
avec Atelier Jespers chez Cornette de Saint Cyr
du 1er au 12 février 2021
Lundi au vendredi 10h - 18h
samedi 11h - 18h
CORNETTE DE SAINT CYR
6, avenue Hoche
75008 PARIS
L'adhérent Anthony Guerrée a le plaisir d’annoncer l’exposition « Les Assises du Temps Perdu ». À travers une série de chaises sculpturales, il met en lumière les protagonistes du célèbre roman de Marcel Proust À la recherche du temps perdu. Une curation proposée par le galeriste bruxellois Jean-François Declercq (Atelier Jespers) en partenariat avec la maison de vente aux enchères Cornette de Saint Cyr, qui accueille l’exposition dans son hôtel particulier, à Paris, du 1er au 12 février 2021.
« J’ai lu Proust comme on fait un rêve et j’ai très vite souhaité en garder une trace, figer ma perception des personnages en les rendant visibles et en leur donnant une place réelle dans l’espace, en leur donnant une assise. »
Si les arts décoratifs abondent dans la littérature proustienne pour donner corps aux personnages, le but d'Anthony Guerée a été de « chaisifier » les traits et les attitudes des personnages Albertine, Elstir, Odette, Swann, Verdurin, Vinteuil, Charlus et Saint-Loup, grâce à une large palette de matières expressives, de formes graphiques et de textures singulières.
L’exposition se tient dans l’hôtel particulier, où les assises sculpturales semblent dialoguer entre elles du haut de leurs podiums. Une mise en scène qui invite le visiteur à rencontrer ces chaises personnages, accompagnées de citations du roman. Ce somptueux décor évoque la jeunesse de Proust dans l’appartement familial situé non loin de là, face au Parc Monceau, où l’on peut aisément imaginer les protagonistes flânant dans ses allées. Un décor romanesque qui nous plonge d’emblée dans l’univers proustien.
L'hôtel particulier Cornette de Saint Cyr
La maison d’édition et revue littéraire Bouclard dédie un ouvrage à ce projet, publié en exclusivité dans leur collection « L’officine, cabinet de curiosités littéraires ». Une édition limitée qui reprend les dessins des chaises, les citations de Marcel Proust qui les ont inspirées, les notes de recherche et les textes décrivant chaque personnage. Ce livre unique, à la croisée de la littérature et du design, sera disponible à la vente durant l’exposition.
Préface de Jérôme Bastianelli, président de la Société des amis de Marcel Proust et postface par Emilie Houssa.
"Je savais que je ne possèderais pas cette jeune cycliste si je ne possédais aussi ce qu'il y avait dans ses yeux. et c'était par conséquent toute sa vie qui m'inspirait du désir ; désir douloureux, parce que je le sentais irréalisable, mais enivrant, parce que ce qui avait été jusque-là ma vie ayant brusquement cessé d'être ma vie totale, n'étant plus qu'une petite partie de l'espace étendu devant moi que je brûlais de couvrir, et qui était fait de la vie de ces jeunes filles, m'offrait ce prolongement, cette multiplication possible de soi-même, qui est le bonheur."
À l'ombre des jeunes filles en fleurs
Albertine
"L'atelier d'elstir m'apparut comme un laboratoire d'une sorte de nouvelle création du monde, où, du chaos que sont toutes les choses que nous voyons, il avait tiré, en peignant sur divers rectangles de toile qui étaientposés dans tous les sens, ici une vague de la mer écrasant avec colère sur le sable son écume lilas, là un jeune homme..."
À l'ombre des jeunes filles en fleurs
Elstir
"Cette opinion de mes parents sur les relations de swann leur parut ensuite confirmée par son mariage avec une femme de la pre société, presque une cocotte que, d'ailleurs, il ne chercha jamais à me présenter, continuant à venr seul chez nous, quoique de moins en moins, mais d'après laquelle ils crurent pouvoir juger -- supposant que c'était là qu'il l'avait prise -- le milieu, inconnu d'eux, qu'il fréquentait habituellement."
Du côté de chez Swann
Swann
"De cette musique de vinteuil des phrases inaperçues chez Madame Verdurin, larves obscures alors indistinctes, dvenaient d'éblouissantes architectures."
Le temps retrouvé
Vinteuil
"Mais, monsieur Swann, vous ne partirez pas sans avoir touché les petits bronzes des dossiers. Est-ce assez doux comme patine ? Mais non, à pleines mains, touchez-les bien.
- Ah ! si madame verdurin commence à peloter les bronzes, nous n'entendrons pas de musique ce soir, dit le peintre.
- Taisez-vous, vous êtes un vilan. Au fond, dit-elle en se tournant vers Swann, on nous défend à nous autres femmes des choses moins voluptueuses que cela. Mais il n'y a pas une chair comparable à cela !"
Du côté de chez Swann
Mme Verdurin
lien vers le dossier de presse
Photos des chaises par Roland Tisserand chez Atmosphères d'ailleurs
photos du livre par Papier Plié