Page 38 - BRO_Adrien Proust
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→ L’Arrivée des
moissonneurs dans
les marais Pontins
Léopold Robert
1830
Il ne faut pas se contenter de répéter avec Malherbe :
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre n’en défend pas nos Rois 13
Il faut dire qu’aujourd’hui, si le pauvre tout sobre et tempérant qu’il peut être,
n’échappe pas aux misères physiques et à la mort anticipée qui ont frappé ses devanciers
de sang royal, ce n’est pas qu’il aura été moins bien armé qu’eux pour la lutte.
C’est au contraire en dépit de conditions de résistance bien meilleures, d’un arsenal
de défense bien mieux fourni et uniquement parce que, pour partie, les maux
de l’humanité seront toujours irréductibles.
En résumé, mes enfants, propreté et sobriété. Vous serez des hommes vigoureux
et sains, à l’aspect allègre, qui est l’apanage d’une bonne santé.
Il y a au musée du Louvre, où quelques-uns d’entre vous sont sans doute allés,
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un tableau célèbre de Léopold Robert, présentant le retour des moissonneurs .
On y voit couché sur la cariole, entouré d’une belle femme, et de beaux enfants,
un laboureur superbe représentant la force et la vie, qui rentre heureux au logis après
les travaux du jour. Je vois en lui l’image de chacun de vous.
12. Horace, Odes, I, 4 : « La pâle mort 14. Léopold Robert, L’Arrivée des autres personnages, l’un debout
frappe d’un pied indifférent les moissonneurs dans les marais Pontins sur la charrette, l’autre guidant
masures des pauvres et les palais (1830). les bœufs qui la tirent ; là encore
des rois ». Comme le titre l’indique, l’auteur cite de mémoire.
13. François de Malherbe, les laboureurs ne rentrent pas
« Consolation à M. Du Périer, au logis mais arrivent ; celui qui est
Gentil-homme d’Aix en Provence allongé exprime plutôt la vieillesse
sur la mort de sa fille ». que la force, qui caractérise deux 35