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Jusqu’ici, les deux autres n’ont pas été identifiés, mais le dessin
 qui  vient  enrichir la collection  de la  Société des  Amis de
 Marcel Proust correspond en tous points à l’un d’entre eux.

 Proust n’a  pas pu connaitre  cette aquarelle,  mais il savait  que
 Ruskin était non seulement critique d’art et philosophe mais aussi
 dessinateur et  aquarelliste talentueux.  Comme  l’affirment les
 éditeurs  de ses œuvres complètes,  Ruskin  s’efforçait  d’allier  le
 mot à l’image afin d’« enseigner avec le pinceau et le crayon le
 système qu’il avait défendu avec  la plume  ». Ses dessins
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 illustraient sa parole aussi bien dans ses conférences que dans ses
 écrits. C’est le cas de son aquarelle de Zéphora, un détail de la Vie
 de Moïse  de Sandro  Botticelli,  reproduite  comme frontispice au
 volume florentin des œuvres complètes de Ruskin, et auquel il fait
 référence à plusieurs reprises. Proust a connu la photogravure de
 cette aquarelle en noir et blanc, qui lui a inspiré la comparaison
 d’Odette à la fille de Jethro, avec « ses grands yeux, si fatigués et
 maussades  ».
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 Le style graphique de Ruskin a évolué au cours de sa vie, depuis
 un trait précis,  quasi photographique, jusqu’à une sorte









 dessin appartenant  à l’Université de Lancaster est  numéroté 1518, les
 deux autres 1516 et 1517.
 2  « to teach with the pencil and the brush the system which he advocated
 with the pen. » Ruskin, op. cit., vol. XV, p. xvi.
 3  À la recherche du temps perdu (4 volumes), éd. Jean-Yves Tadié, Paris :
 Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, vol. 1, p. 219.
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