Page 12 - BrochureRuskin
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Les beaux jours, quand l’herbe était sèche, je m’étendais dessus
d’impressionnisme. D’une facture libre, le dessin appartenant à la L e s beau x jo u rs , q u a n d l’h er b e é t ai t s èche, j e m ’ éte nd a is des sus
et dessinais les brins tels que je les voyais pousser, parmi les
SAMP témoigne du style tardif dans sa représentation d’une et des si n a is l es b r ins te ls que je le s v o ya is pou ss e r, pa rm i l e s
boutons d’or et d’épervière qui s’y mêlaient, jusqu’à ce que toute
grève inidentifiable où les vagues d’un bleu soutenu roulent b ou ton s d’ o r et d’ éper v iè re q u i s’ y mêla i en t , ju sq u ’à c e q u e t ou te
tranquillement, sous un nuage de pluie, lequel cache un ciel plus l’ é tendu e d’ u n pr é ou d’ u ne rive c o u v er t e de mo u sse s o i t devenue
l’étendue d’un pré ou d’une rive couverte de mousse soit devenue
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clément ponctué de touches blanches. Peindre à l’aquarelle pour moi, quelques centimètres carrés à la fois, une image à
permettait à Ruskin de laisser les couleurs se répandre et se lier l’infini que je faisais mienne 5 5 .
l’infini que je faisais mienne .
sur la feuille, les plages chromatiques de gris et de bleu rythmant Les premières aquarelles de Ruskin sont des études minutieuses
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la vue dénuée de toute présence humaine.
de l a n at u r e , qu’il o b s erve av ec ac u i t é c o mm e so us u n ver r e
de la nature, qu’il observe avec acuité comme sous un verre
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Ruskin a dessiné sans cesse tout au long de sa vie, croquant dans R o c hers e t fo u gè re s dan s u n b o i s à C ros sm o u nt (c i - d e s so us) o ù i l
Rochers et fougères dans un bois à Crossmount (ci-dessous) où il
ses carnets tout ce qui arrêtait son attention, de la plus petite fleur
sauvage à la chaîne de montagne majestueuse, en passant par les
détails architecturaux. Il était particulièrement fier de son élection
comme membre honoraire de la Royal Society of Painters in Water
Colours en 1873 :
Rien ne pouvait me faire plus plaisir. Alors que je suis depuis
toujours en train de critiquer les artistes, voilà qu’ils me font un
compliment. Comme ils ont toujours dit que je ne savais pas
dessiner, cette reconnaissance de leur part que je sais quelque
chose sur l’art est fort agréable .
4
Dès un jeune âge, Ruskin a pris des leçons de dessin et se souvient,
dans son autobiographie Præterita, d’avoir tracé les branches des
arbres et d’autres motifs végétaux que son regard embrassait :
5 5 « On f i ne da ys, w hen t he g ras s w a s d ry, I u sed t o l i e do wn on i t a nd
« On fine days, when the grass was dry, I used to lie down on it and
4 « Nothing ever pleased me more, » he said, « I have always been draw the blades as they grew, with the ground herbage of buttercup or
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abusing the artists, and now they have complimented me. They always hawk weed mi x e d a mon g t hem, unt i l eve ry squ a re foo t o f me ado w, or
hawkweed mixed among them, until every square foot of meadow, or
said I couldn’t draw, and it’s very nice to think they give me credit for mossy bank, became an infinite picture and possession to me ». Ruskin,
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p. cit
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p. 222.
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